Mai 2020, le monde est « déconfiné ».
Dans la toile « Jocker » un château de cartes est en train de s’effondrer.
Une main inconnue, à l’échelle des cartes, est en train de tirer une carte sur la partie droite du tableau. Toute la stabilité du château en est chamboulée. Seule la partie gauche tient encore, mais pour combien de temps ?
La lumière dévoile le dessous de certaines cartes où l’on ne voit que les « petites cartes » et quelques As en train de tomber. L’As de cœur est le premier à être tombé. Les As de carreau et de trèfle suivent le pas de près. Aucune tête n’est visible, ni Rois, ni Dames, ni Valets. Sont-ils sur la partie cachée du château de cartes ?
Sur la face extérieure des cartes, on peut voir des extraits d’une Mapp monde. Un monde découpé en petites parties qui s’assemblent, non pas à l’horizontal comme un puzzle, mais en volume tel un château… de cartes. Ce dernier a été monté sur une table de jeu d’échec. Deux pions, un blanc et un noir s’affrontent. Un cavalier regarde le château dans le sens des petites cartes. Impuissant, dépourvu de main, il voit le château de cartes s’effondrer.
Ce château de cartes dont la partie extérieure revêt une Mapp Monde serait ainsi le reflet de nos sociétés. Lors de ces dernières décennies, leur évolution et leur transformation ont été fulgurantes et pourraient être comparées à un château de cartes… dont l’équilibre est précaire. Une faille, un élément est enlevé et tout peu s’effondrer… De même, en pleine pandémie, toutes les frontières se sont refermées, les vols annulés et les pays n’étaient plus « côte à côte », mais parfois « face à face ».
Toutes les cartes ne sont pas visibles, à l’abri des regards, et ne permettent pas de comprendre les tenants et les aboutissants du Jeu du monde.
Il ne reste que quelques pions sur le jeu d’échecs laissant à penser que la partie est jouée, et que le reste du château de cartes sera effondré quelques secondes après.
Toutefois, le titre, « Jocker » ne statue pas sur la fin. Cet effondrement qui semble inéluctable, peut aussi s’avérer être une bonne chose et remettre « le monde à plat » comme une carte de route afin de mieux s’orienter.